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Banque d'Observations

Réponse observation N°07

- Cette infection urinaire aiguë de la jeune femme (cystite aiguë) (http://www.docteurinfo.com/reco_infuri.html, http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/wEdition/TS_APEH-3YJB2T) découle de l'examen clinique et de l'investigation biologique dont l'examen macroscopique a montré des urines troubles de couleur jaune paille.

- L'usage d'une bandelette urinaire multiréactive face à une femme ayant des symptômes urinaires obéit à diverses recommandations internationales. Elles ont une sensibilité de l'ordre de 90% et une spécificité de 70% (chez la jeune femme). Cette infection apparait d'étiologie staphylocccocique lors de l'examen microscopique des urines indiquant, outre la présence d'assez nombreux polynucléaires, d'assez nombreux amas de coques à Gram-positif. On constate par ailleurs la présence d'assez nombreux bacilles à Gram-positif évoquant des Lactobacilles et de quelques cellules épithéliales. Il s'agit d'une contamination d'origine vaginale, le prélèvement ayant été fait sans respecter les bonnes pratiques. L'étiologie staphylococcique est peu fréquente lors de cystite aiguë de la jeune femme.

- Au plan bactériologique, les culturessur les deux milieux ensemencés après 50 h d'incubation à 37°C sont aussi très évocatrices, en particulier après l'individualisation de colonies opaques et pigmentées en jaune sur le milieu CPS(à gauche), au sang cuit(au milieu). On notera que le milieu sélectif de Chapman(à droite) est aussi positif pour cette souche permettant de suspecter l'isolement d'une souche de Staphylococcus aureus (cf. glossaire).

- Ces caractères de culture analogues à ceux de S. aureus ne sont certainement pas constants. A titre d'exemple, voici des aspects de culture après 24 h d'incubation à 37°C en atmosphère ambiante:

- L'éventuel diagnostic de S. aureus exigait de rechercher au moins par un test rapide d'agglutination sur lame (Slidex Staph Plus®), la présence d'une coagulase liée et/ou de la protéine A. Ainsi, après agglutination sur lame, le diagnostic de S. aureus pouvait être faussement évoqué. La confirmation de l'identification de S. saprophyticus a été recherchée par ensemencement d'une galerie api® STAPH.

- L'analyse de l'antibiogramme permettait de corriger aisément cette erreur possible d'identification. En effet, au plan de la sensibilité aux antibiotiques, cette souche présentait plusieurs caractéristiques permettant d'évoquer le diagnostic probable de S. saprophyticus:

1/ Une grande sensibilité à divers antibiotiques dont la pénicilline G. La confirmation de la non-production d'une ß-lactamase par la technique de détection chromogénique (test à la céfinase) a été recherchée.
La sensibilité à la pénicilline G est plus grande que celle vis-à-vis de l'oxacilline.
2/ Une résistance naturelle à la fosfomycine (intérêt taxonomique)
3/ Une sensibilité diminuée vis-vis des fluoroquinolones dont la péfloxacine (PEF)(intérêt taxonomique)
4/ Un autre antibiotique que la fosfomycine, la novobiocine (NOV) a aussi un intérêt taxonomique (résistance naturelle). Elle peut être rajoutée pour toute urine de femme avec un examen direct positif pour la présence de coques à Gram-positf en amas.

Conclusion finale:

Il s'agit d'un diagnostic bactériologique relativement simple d'une infection urinaire de type cystite à S. saprophyticus chez la jeune femme, plus fréquemment observée en pratique de ville qu'en milieu hospitalier, avec une souche pouvant évoquer un faux diagnostic de S. aureus.

Quelques adresses utiles:
http://www.2m2.fr/ouvrage/remic-pdf.htm (Rémic, référentiel de la Société Française de Microbiologie, cf glossaire).
http://www.nephrohus.org/3_cycle_folder/sm_bandelettes.html (Bandelettes urinaires)
http://www.infectiologie.com/public/documents/consensus/Inf-Ur-90.htm (Première Conférence de Consensus)
http://www.docteurinfo.com/infection_urinaire.html (Quelques adresses sur les infections urinaires et consensus.......)
http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/wEdition/TS_APEH-3YJB2T (Cystites et pyélonéphrites: recommandations et RMO)
http://perso.wanadoo.fr/p.pinguet-fmc.etoile/references/andem/ANDEM_Gynecologie.html (Cystites et pyélonéphrites aiguës simples de la femme de 15 à 65 ans, en dehors de la grossesse, recommandations de l'ANDEM/ANAES))
http://www.credes.fr/Divers/adressesweb/themes/confcons.html (Consensus, recommandations: Quelques adresses).


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