Espace Professionnel
Banque d'Observations

Réponse observation N°15

- Cette observation récente (janvier 2004) dans notre hôpital montre que tout est possible en bactériologie, et qu'un train peut toujours en cacher un autre !

La tuberculose est encore la maladie infectieuse la plus fréquente. Bien qu'en régression dans nombre de pays développés, il est en 1999 en France de 7000 cas déclarès soit à peu près 11 cas nouveaux par an pour 100.000 habitants. Pour consulter les dernières données disponibles pour la France: http://www.invs.sante.fr/beh/2003/10_11/index.htm.

- L'examen direct de l'expectoration est très instructif malgré un aspect de contamination salivaire avec la présence de cellules épithéliales et celle de chaînettes de streptocoques (champs microscopiques N°1 et 4). A noter encore la présence de bactéries fusiformes (champ N°2, à gauche).

- L'attention de la technicienne a été attirée par la présence d'assez nombreux éléments bacillères bigarrés en amas et non branchés prenant difficilement la coloration de Gram (coloration légèrement bleutée) comme vous avez pu l'observer sur les champs N°3, et surtout 5 et 6. Nous vous en rappellons quelques aspects (champ N°5):


- Les caractéristiques des cultures sur la gélose au sang frais et celle au sang cuit orientent rapidement vers une bactérie du type "Actinomycète". Les colonies sont opaques, blanchâtres et montrent 24 h plus tard un aspect duveteux d'un champignon comme ci-dessous (observation à la loupe binoculaire G X 60) :

- L'examen microscopique d'une de ces colonies montrait des bactéries à Gram-positif branchés. Enfin, quelques colonies seulement ont été individualisées sur les géloses au sang après 48 h d'incubation en aérobiose à 37°C. Ce caractère de culture assez "rapide" oriente vers une bactérie du genre Nocardia sp. et non Actinomyces (anaérobie). D'ailleurs la recherche de la catalase a été positive.

Rappels morphologiques d'un actinomycète (A.israeli) dans des expectorations


- S'il y a présence de quelques colonies de Nocardia sp. avec un antibiogramme caractéristique, le diagnostic microscopique initial de bactéries bacillaires bigarrés ou tigrès et faiblement Gram-positives non branchées a orienté le biologiste expérimenté vers une étiologie tuberculeuse. La preuve en a été rapidement apportée par la préparation d'un nouveau frottis coloré par la méthode de Ziehl-Nelseen. Un troisième frottis a été coloré par la méthode fluorescente à l'auramine :- Les cultures pratiquées en milieu liquide et incubées à 37°C dans l'automate MGIT® ont été positives en 6 jours avec un aspect morphologique caractéristique de "corde"après coloration de Ziehl-Nelseen:

- L'identification de M. tuberculosis a été possible au 7 ème jour par un test d'hybridation moléculaire, dénommé Innolipa®.

Quelques références:
http://www.invs.sante.fr/beh/1997/97janvier/
http://www.invs.sante.fr/beh/2002/16_17/
http://www.invs.sante.fr/beh/2003/10_11/index.htm
http://www.medecinesciences.org/archive/ms/2003/11/71894-1146-1151.pdf
http://www.microbes-edu.org 

Nous adressons nos remerciements au Dr. G. Paul et Dr. L. Prots (Groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent de Paul, Service de Bactériologie) pour nous avoir transmis les éléments de cette observation.


Voulez-vous faire un commentaire ?

Retour

|
|