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Banque d'Observations

Réponse observation N°13

- Il s'agit d'une TIAC, survenue l'année dernière en région parisienne avec pour agent étiologique, une souche de Bacillus cereus. Plusieures enquêtes françaises ont montré que ce germe est rare en France, à l'inverse des étiologies à Salmonella ou Campylobacter. Il est vrai que lors de coprocultute, les milieux sélectifs ensemencés (Chapman, Drigalski, SS, Campylobacter) se prêtent mal à son isolement initial.

- Pour complément d'information, voici la suite de cette TIAC survenue en maison de retraite : Le 30 septembre 2004, les services de la DDASS ont été informés de la survenue de cas groupés de pathologie digestive aiguë de type diarrhée, vomissements avec déshydratation, à la maison de retraite « Les Jardins de Séréna » qui comprend 74 résidents. L’alerte a été donnée par le personnel de nuit de la maison de retraite au SAMU-Centre 15. Rapidement une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) a été suspectée. Une enquête conjointe des services de la DDASS, de la DSV et de la DDCCRF a été diligentée sur place. La CIRE IDF a été associée à l’enquête.

1) Enquête épidémiologique
Elle a été réalisée par la DDASS et la CIRE d’Ile de France. Elle a permis de recenser 39 malades hospitalisés et de décrire les cas.
Les symptômes étaient composés majoritairement de diarrhée (97%), 23% des patients ayant également eu des vomissements. La médiane d’incubation était de 14 heures.
L’étude des cas à l’aide de l’algorithme d’orientation étiologique du logiciel Wintiac a permis d’orienter vers une contamination par Bacillus cereus ou Clostridium perfringens.

2) Les analyses microbiologiques: Des coprocultures ont été réalisées chez 17 malades, et n’ont permis d’isoler le germe pathogène qu'une seule fois.

3) Etude de la chaîne alimentaire : Elle a été réalisée conjointement par la DSV et la DDCCRF. Les analyses bactériologiques des repas témoins réalisées par la DSV, ont mis en évidence la présence de bactéries à type de Bacillus cereus dans certains aliments, notamment les légumes moulinés et la purée.

4) Actions immédiates : Des recommandations d’hygiène ont été données à l’équipe d’encadrement (infirmière coordonnatrice et médecin coordonnateur), un nettoyage et une désinfection des locaux de la maison de retraite ont été réalisés. L’équipe opérationnelle d’hygiène d'un hôpital voisin est venue en appui.

5) Evolution: L’évolution est favorable pour la plupart des patients.

En conclusion, il s’agit d’une TIAC à Bacillus cereus en milieu fermé (taux d’attaque à 57%) dans une population de personnes âgées, ayant entraîné une hospitalisation.

* Sensibilité aux antibiotiques - Traitement:.

- L'antibiogramme effectué en routine présente un grand intérêt taxonomique en raison de la multirésistance de B. cereus, contrairement à celui de B. anthracis. Deux ß-lactamases naturellement présentes ont été rapportées. Outre cette résistance naturelle aux ß-lactamases, on notera la bonne activité des glycopeptides dont la vancomycine (bacille à Gram-positif bien que facilement décolorable), de la clindamycine, des aminoglycosides, du chloramphénicol ou encore de certaines fluroquinolones (cf autres résultats ci-dessous).

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